Madagascar.Héros ou salopards ? (de Madatimes)

Héros ou salopards ? 

25-06-2009| Écrit par E.R. 

S’il est une question parmi plusieurs autres qui titillent l’esprit de la population en cette veille de fête, c’est bien celle de la sécurité. Car il semble bien que ce mot n’a pas la même valeur ni surtout, pas la même portée pour chacun. En effet, il semble bien, et il est à espérer que cela ne soit pas la conséquence directe des 16 milliards versés il y a peu de temps « aux militaires », mais la célérité pour trouver les coupables d’un crime est inversement proportionnelle à l’enjeu en présence. Pour rappel, jusqu’à ce jour, les coupables des pillages et de certains faits relevant du grand banditisme d’il y a 3 ou 4 mois, voire de ces dernières semaines, courent toujours. De temps en temps même, ils narguent carrément les forces de l’ordre en utilisant exactement les mêmes moyens matériels que ceux qui les prennent en chasse. Ceci expliquant cela, c’est peut-être pour cette raison qu’ils passent facilement entre les mailles du filet et sont imprenables. A moins que …

Par ailleurs, d’aucuns constatent sans avoir une imagination débordante ni florissante, c’est bien la première fois, en 49 ans d’indépendance ou 51 ans de République, que pareil déploiement de forces armées ait jamais eu cours pour une journée commémorative. Il est évident dès lors de se tenir sur ses gardes, sinon plus, pour comprendre que tout ne va pas dans le meilleur du monde malagasy. L’expression : « la confiance règne » semble appropriée. Sans doute, le régime précédent y a pêché par excès pour s’être consacré au vrai problème du pays qu’est le développement de la masse laborieuse.

Tam tam et roulement de mécaniques

Pour autant, les inaugurations et les installations où certains se pavanent actuellement furent initiées par les tenants du pouvoir légal, puisque les fonds récoltés volontairement ou non depuis servent plus à l’autofinancement des concernés qu’à de nouveaux projets vite faits bien faits. Or, tout est prétexte à tam-tam et roulement de mécaniques pour se convaincre du travail accompli et mériter ainsi salaire faramineux et autres avantages non moins mirobolants. En tous les cas, il ne faudra pas s’en prendre aux autres, malgré que ce soit la règle immuable en politique, si les évènements prennent une tournure différente de ce qui était envisagé. En effet, la qualité de héros ou salopard, les deux allant toujours de pair indissociablement, peut être attribuée sans ambages à chacun des acteurs, selon l’idée qu’il est fait du succès ou de l’échec. Question de temps, de moment et/ou d’opportunité de l’acte et des enjeux en présence, immédiats et/ou à venir. Alors serait-il juste à dire : fais ce que voudra, advienne que pourra ? Sans essayer d’influer vers le meilleur cours pour le pays ; le basculement vers l’un ou l’autre étant si ténu.