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Commémoration des martyrs de l’insurrection de 1947 à Madagascar

 

Les célébrations sont organisées en grande pompe en souvenir des martyrs de l’insurrection du 29 mars 1947 contre l’armée coloniale française. Les dirigeants rappellent dans des discours à qui le peuple malgache doit son indépendance.

Extraits :

Commémoration du 29 mars 1947 : l’Histoire NOUS jugera !

mardi 30 mars 2010

Personne n’a le droit ni de gommer ni d’ignorer l’Histoire de la Nation. Surtout la période pendant laquelle des dizaines de milliers de Malagasy ont été massacré, martyrisés parce qu’ils ont revendiqué un droit à la citoyenneté et à l’Indépendance de Madagascar.

Les personnes atteintes d’amnésie sont pitoyables, ne sachant pas qui ils sont, ni quels ont été leurs vécus, ils n’ont aucun repère pour les aider à aller de l’avant et à progresser. Le fait d’avoir perdu la mémoire les contraint à tout réapprendre, à tâtonner pour bâtir leur avenir quitte à refaire et à subir les conséquences des erreurs du passé. La sagesse énonce à ce propos : « Ny itodihana ny lasa, itsinjovana ny ho avy ! ». Nous devons tirer des leçons des erreurs et des horreurs du passé pour envisager l’avenir de manière plus avisée et progresser d’un pas plus ferme et assuré. Ceux qui veulent sincèrement progresser ont le devoir d’apprendre l’Histoire.

Toute personne voulant faire table rase des événements du 29 mars 1947 et des victimes de la « pacification » qui s’ensuivait avec sont lot d’horreur et de malheur ne peuvent que provoquer l’indignation et une frustration des patriotes. Aucune somme d’argent ne peut racheter les actes de barbarie et de sauvagerie que l’on a fait subir à ces martyrs. Tout ce qu’attend la Nation est la reconnaissance de l’ex-puissance coloniale des injustices et crimes perpétrés. Cette reconnaissance n’effacera pas le passé mais permettra, selon la sagesse Malagasy, de pardonner et d’assainir les relations. Une reconnaissance et un pardon basés sur l’estime de soi et l’estime de l’autre, permettant d’établir une relation de confiance, de respect et d’entente mutuelle. Une relation fondée sur le Fihavanana, autrement la politique d’autruche ou des trois singes (sourd, aveugle, muet) ne sera qu’hypocrisie armée de chausse-trappes.

« Tsy miady, tsy miady, kanefa ny kobay an-kelika ihany ! ».

Le pouvoir français ne réfute pas l’accusation sur la gestion des événements de 1947, mais habilement et avec cynisme, il veut minimiser sa responsabilité. Le Président Chirac, lors de son passage à Madagascar en 2005, besoins de signer de gros contrats et de maintenir un sphère d’influence obligent, a dû mentionner les « dérives coloniales » !

En clair, les victimes des exactions n’étaient que des dégâts collatéraux de la « pacification ». Au mieux il ne s’agit ici que d’un délit, mais en tout cas pas un crime. Et que pensent le pouvoir et le peuple français de ce qui se passait, sous l’occupation allemande, à Oradour-sur-Glane ? Voici un extrait de la diffusion sur France 3 de l’émission intitulé « Passé sous silence » et justement posant le problème des responsabilités : « ce massacre, loin d’être un accès de folie meurtrière incontrôlée, a été planifié par des militaires dont la mission était de terroriser les populations civiles dans les pays occupés. ».

Cela se passait le 10 juin 1944, juste trois ans avant la répression meurtrière à Madagascar en 1947 ! ! !

Où est la différence entre cet acte de sauvagerie des Waffen S.S. et la série des crimes planifiées et commises par des militaires français à Madagascar ? :

Que dire des villages brûlés, des champs et des stocks de vivre saccagés, du bétail décimé, des villageois massacrés dans la région d’Anosibe an’Ala ? que dire des fameux wagons à Moramanga où 166 malagasy ont été entassés et que l’on tirait sur le « tas » avec des mitraillettes ?

Rappelons qu’à l’origine de ce massacre planifié, les Malagasy ont élu trois députés, Messieurs Ravoahangy, Raseta et Rabemanajara pour les représenter à l’Assemblée nationale française. Une fois élus, ils ont fondé, depuis Paris, le MDRM (Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache) qui par la suite a eu des ramification dans tout Madagascar. En 1946, ils ont déposé devant l’Assemblée, un projet de loi demandant que Madagascar devienne un Etat libre avec son propre gouvernement, son parlement, son armée, ses finances, au sein de l’Union française. Le projet de loi a été repoussé, le système colonial a commencé à étudier et mettre en place une méthode de la terreur pour mater toute velléité d’Indépendance. Un an, plus tard, ce système a provoqué l’insurrection.

De quoi accusait-t-on la population Malagasy ? de sortir du code de l’indigénat et de réclamer la « liberté, égalité, fraternité » au sein de la communauté française ? de réclamer le droit à la citoyenneté et à l’indépendance, 158 années après que la France a intégré la « Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen » dans sa constitution ? Le Malagasy ne méritait pas d’être considéré comme faisant partie de l’espèce « Homme » ?

En vérité, la France avait du mal à lâcher son « empire colonial » et les avantages économiques qui l’aidaient à se moderniser et à financer ces guerres mondiales pour asseoir son rang de grande puissance. Voilà une civilisation qui fait fi de ses principes « prestigieux » au service l’économie. Ce qui n’empêche pas le french doctor d’inventer « le droit d’ingérence » dans les pays, comble de l’ironie, ex-colonies. Des pays où la France veut sauvegarder ses intérêts.

Comme on dit, le ridicule ne tue pas. Il en va de même pour le cynisme. Les français sont assez grands pour se débrouiller avec leur conscience.

Mais qu’en est-il de nous ? que faisons nous de notre Histoire ?

Allons-nous « banaliser », nous aussi, les événements qui ont débuté le 29 mars 1947 ? allons nous faire « peu de cas », à l’instar du pouvoir français, de nos martyrs ?

Savons-nous apprécier à sa juste mesure l’aspiration et la lutte pour l’Indépendance de nos anciens ? Depuis les Menalamba, en passant par le V.V.S et jusqu’au mouvement populaire initié par le MDRM ?

Allons nous brader cet héritage ? Cette Indépendance, chèrement acquise, est-elle tombée dans des mains puériles, des Malagasy à jamais infantilisés par l’acculturation ? Des Malagasy ayant perdu toute dignité d’Homme et dépourvus de fierté ?

Devrions-nous nous étonner si en 1971, 1972, 2002 et 2008, ce sont des Malagasy qui incité et/ou provoqué le sacrifice d’autres Malagasy qui ont juste réclamé un peu de considération de leur sort, un peu de justice et leur droit de citoyen ? Quel est le rapport entre les « tirailleurs sénégalais » et les membres des forces de l’ordre malagasy ? S’agissait-il encore de « pacification » ou CYNIQUEMENT de garder le pouvoir et/ou l’acquérir quoiqu’il en coûte ? Et, toujours dans l’imitation bête et méchante, les responsables vont nous dire aussi que ce n’étaient que des « dérives » ?

Qu’est-ce qui distingue le système colonial des différents régimes (la FAT y comprise) qui se sont succédé à Madagascar ???

La majorité de nos hommes politiques, toutes tendances confondues, en vérité ne font que « peu de cas » du vahoaka et de ses aspirations. La preuve, où en sommes-nous arrivés aujourd’hui ? Quel est l’enjeu de ce cirque politique dangereux sinon la lutte du pouvoir ? n’auriez-vous pas un minimum du sens du DEVOIR ? où n’êtes-vous que les pâles héritiers du générél Galliéni initiateur du « diviser pour régner » ?

A mes compatriotes et concitoyens, allons-nous laisser nous berner encore longtemps ? allons-nous les laisser nous entraîner dans une guerre civile et fratricide ? que faisons-nous de notre héritage historique ? et qu’en est-il de notre FIHAVANANA ? que reste-il du Fanahy maha-olona et du Fahendrena Malagasy ?

Les « régimes » passent mais les Malagasy et leur Histoire restent. Nous sommes tous responsables de l’avenir de notre Nation.

MASINA NY TANINDRAZANA !

José Ramaromanana
Olom-pirenena Malagasy

 

 

 

Pour les amnésiques volontaires ou involontaires qui ont la malheureuse tendance à dire qu’il ne faut plus se soucier des évènements de 1947 “parce que c’est du passé et que ce n’est pas constructif de ressasser tout ça”, ou encore parce “qu’ils n’étaient pas nés à cette époque”, voici un excellent papier de la LDH de Toulon, quoique les …comptes d’apothicaires sur le nombre de malgaches assassinés par les français me laissent un peu perplexe. Pour le texte original cliquer ici.

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Une insurrection de 21 mois noyée dans le sang. La répression coloniale française fera plusieurs dizaines de milliers de victimes – une des pages les plus noires de l’histoire de la Grande Île.

L’île (plus vaste que la France) était unifiée depuis le début du XIXe siècle, avant d’être conquise, non sans mal, par la France en 1895.

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Le petit journal – 2 juin 1895

Le général Galliéni (gouverneur général de 1896 à 1903) déporte la reine Ranavalona et entreprend la “pacification” de l’île avec le colonel Lyautey.

Dans son désir d’accélérer le développement de l’île, il instaure le travail forcé et encourage la venue de colons européens. En réaction, les Malgaches rebelles forment des sociétés secrètes.

En mars 1946, deux jeunes députés malgaches, membres du Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM), Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, déposent sur le bureau de l’Assemblée Nationale à Paris, un projet de loi demandant l’indépendance de l’île dans le cadre de l’Union française. Vincent Auriol, alors président de l’Assemblée, refuse de faire imprimer ce texte car « c’était un acte d’accusation contre la France et, en somme, un appel à la révolte ». Le projet de loi est repoussé.

Aux élections législatives suivantes de novembre 1946, les trois sièges du second collège (réservés aux « indigènes »), sont remportés par les dirigeants du MDRM, Joseph Ravoahangy, Joseph Raseta et Jacques Rabemananjara.

En 1947, la Grande Île compte 4 millions d’habitants dont 35 000 Européens. C’est une colonie française dotée d’une assemblée élue, aux pouvoirs limités. Le refus obstiné des autorités françaises de modifier un tant soit peu le joug pesant sur les populations provoqua une révolte nationaliste.

L’insurrection de 1947

Le 29 mars 1947, l’île se soulève. L’administration n’est pas prise au dépourvu mais elle n’a rien fait pour empêcher l’insurrection.

A Diego-Suarez, Fianarantsoa et Tananarive, les insurgés sont tenus en échec. Ailleurs ils remportent des succès avant d’être refoulés. Des plantations européennes isolées sont attaquées.

La répression est impitoyable. Dès le mois d’avril, les autorités envoient à Madagascar un corps expéditionnaire de 18 000 hommes – essentiellement des troupes coloniales ; il sera porté à 30 000 hommes. L’armée française opère une répression aveugle : exécutions sommaires, torture, regroupements forcés, incendies de villages. Elle expérimente une nouvelle technique de guerre “psychologique” : des suspects sont jetés vivants d’un avion afin de terroriser les villageois de leur région.

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Convoi militaire français, à Madagascar, le 25 septembre 1947 (AFP).

La lutte va se poursuivre dans l’Est du pays, où deux zones de guérilla résistent dans la forêt pendant plus de 20 mois.

En métropole, quelques journaux parlent du soulèvement mais le gouvernement et l’ensemble des organes de presse minimisent son importance et ne disent rien de la répression.

En vingt mois, selon les comptes officiels de l’état-major français, la « pacification » a fait 89 000 victimes chez les Malgaches. Les forces coloniales perdent quant à elles 1 900 hommes. On relève aussi la mort de 550 Européens, dont 350 militaires.

Dès le début, le gouvernement de Paul Ramadier avait fait porter la responsabilité de l’insurrection sur les trois parlementaires malgaches du MDRM.  Les trois jeunes parlementaires, informés du projet d’insurrection, avaient diffusé dans les villages un télégramme demandant instamment à chacun d’éviter les violences. Leur appel était resté sans effet, mais pour gouvernement français ce télégramme était en fait un texte codé qui signait leur « crime ». Leur immunité parlementaire ayant été levée, ils sont arrêtés et torturés. La justice française les jugera coupables, retenant la thèse du complot du MDRM. Deux d’entre-eux seront condamnés à mort, avant d’être finalement grâciés.

En date du 10 juillet 1947, le président de la République, Vincent Auriol, écrivait : « Il y a eu évidemment des sévices et on a pris des sanctions. Il y a eu également des excès dans la répression. On a fusillé un peu à tort et à travers ».

Ils ont sauvé l’honneur

Albert Camus avait protesté dans un article de Combat du 10 mai 1947 [1]. Constatant que “nous faisons ce que nous avons reproché aux Allemands de faire“, il poursuivait :

si, aujourd’hui, des Français apprennent sans révolte les méthodes que d’autres Français utilisent parfois envers des Algériens ou des Malgaches, c’est qu’ils vivent, de manière inconsciente, sur la certitude que nous sommes supérieurs en quelque manière à ces peuples et que le choix des moyens propres à illustrer cette supériorité importe peu.

Cette même année 1947, Paul Ricoeur écrivit un texte essentiel intitulé “La question coloniale“ [2]. On y lit notamment :

L’appétit forcené et souvent prématuré de liberté qui anime les mouvements séparatistes est la même passion qui est à l’origine de notre histoire de 1789 et de Valmy, de 1848 et de juin 1940.“,

Il faut relire le résumé que Paul Ricoeur a donné de son argumentation :

 
 
 

 

• la colonisation a pour fin la liberté des indigènes ;
• la faute originelle de la colonisation précède toutes les agressions unilatérales des indigènes ;
• l’exigence, même prématurée de liberté, a plus de poids moral que toute l’œuvre civilisatrice des pays colonisateurs ;
• le racisme est le vice des Français aux colonies ;
• ce sont des minorités qui représentent la conscience naissante des peuples colonisés.

 

 

Quel a été le nombre des victimes de la répression ? [3]

Les chiffres cités à l’époque devant l’Assemblée nationale parlaient de 80 000 morts, une estimation qui sera reprise par les spécialistes comme Jacques Tronchon. Encore récemment, l’écrivain Claude Simon évoquait “Madagascar, dont on a longtemps caché qu’on y a tué, en 1947, 100 000 indigènes en trois jours“.

Le problème est que ces chiffres seraient faux, selon les dernières estimations de certains historiens. Maître de conférences à Paris-I- Sorbonne, Jean Fremigacci affirme, comme d’autres historiens, que le nombre de personnes tuées lors de l’insurrection n’a pas dépassé les 10 000 (dont 140 Blancs), auquel il convient d’ajouter le nombre de Malgaches morts de malnutrition ou de maladie dans les zones tenues par les insurgés.

Cette surmortalité reste encore très difficile à évaluer, l’hypothèse la plus vraisemblable tournant autour de 20 000 à 30 000 morts” , écrit M. Fremigacci. Il n’y a pas eu de “génocide oublié” à Madagascar, conclut l’historien, mais une faute des dirigeants politiques qui, à Paris, se sont révélés incapables d’éviter un drame annoncé.

“40 000 ou 89 000 morts, cela change peu la force du traumatisme”

par Françoise Raison-Jourde, professeur émérite d’histoire à l’université Paris-VII [4]
[Le Monde du 29 septembre 2007]
  • Nous nous apprêtons à célébrer le 60e anniversaire de l’insurrection malgache de 1947. Comment expliquez-vous la dureté avec laquelle la France a écrasé l’insurrection malgache ?

La crise indochinoise qui éclate en décembre 1946 a joué un rôle. S’y ajoute le fait que Madagascar, où vivaient des milliers de créoles “petits Blancs”, fonctionnait comme soupape pour la Réunion. Enfin cette île immense était pauvre mais prestigieuse.

La répression n’a pas été aussi impitoyable que celle d’Algérie, qui fut autrement organisée et terrible. Les Malgaches de l’Est ont d’abord été poussés à bout. En réaction, ils ont monté l’équivalent d’un maquis. La réaction française s’est faite en plusieurs temps, d’abord avec trop peu de troupes au moment de l’insurrection, puis avec des troupes mal armées et mal disposées, enfin avec une “guerre de fantassins”, comme en 14. A Madagascar, c’est le nombre des morts de civils réfugiés en forêt, frappés par la faim et les maladies, qui est le pire.

  • Il existe une polémique à propos du nombre de morts lors de l’insurrection et de la répression qui s’en est suivie. Combien y a-t-il eu de victimes ?

Le nombre donné par l’historien Jean Fremigacci dans un numéro récent du magazine L’Histoire paraît correct à notre milieu de spécialistes : 30 000 à 40 000 morts au lieu des 89 000 annoncés à l’époque par le haut commissaire de Madagascar. Ce chiffre avait l’avantage de terroriser les Malgaches. Aujourd’hui, les vieilles élites bourgeoises des Hautes Terres s’accrochent à ces chiffres. Mais que ce soit 40 000 ou 89 000, cela change peu la force du traumatisme…

  • On a parfois évoqué un “complot des parlementaires” (députés malgaches et élus au Conseil de la République), partisans de l’indépendance de l’île sous l’impulsion du Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM). Quel est votre sentiment ?

On s’accorde aujourd’hui pour dire qu’il n’y a eu complot ni de l’administration ni des parlementaires malgaches. Ceux-ci ont été chargés au maximum à leur procès, en juillet 1948. Ils ont nié avoir eu une responsabilité dans ces violences qui les ont horrifiés, et ont donc accusé la base. Ils se sont aussi soupçonnés entre eux, après avoir subi interrogatoires et violences. Une large partie du traumatisme vient de ce divorce entre tête du MDRM (citadine, lettrée) et la base.

[Propos recueillis par Gaïdz Minassian]

P.-S.

Bibliographie :
L’insurrection malgache de 1947, Jacques Tronchon, éditions Karthala, 1974.
Massacres coloniaux, Yves Benot, La Découverte/Poche, 2001.

Notes

[1] Article repris dans Actuelles I.

[2] Article publié dans Réforme le 20 septembre 1947.

[3] Extrait de l’article de Jean-Pierre Tuquoi, dans Le Monde du 23 juillet 2005.

[4] Françoise Raison-Jourde est professeur émérite d’histoire à l’université Paris-VII, auteure avec Pierrot Men de “Madagascar, la grande île secrète”, éd. Autrement.

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