Des militaires ont investi lundi les locaux de la Haute cour constitutionnelle (HCC), à Antananarivo, et arrêté trois membres de la sécurité accusés d’être restés fidèles au président Marc Ravalomanana.
Plusieurs membres des forces de sécurité, armés, sont entrés dans l’enceinte de l’institution. Ces derniers ont tiré en l’air à au moins trois reprises. Les forces antagonistes n’ont opposé aucune résistance. Des stocks d’armes, qui auraient été trouvés par l’armée à l’intérieur ont ensuite été présentés à la presse, invitée pour l’occasion.
Selon la HAT, l’opération visait à arrêter des forces de l’ordre soupçonnées d’avoir tirées sur les partisans de Ravalomanana la semaine dernière. Au moins quatre personnes ont été tuées lors de la dispersion des légalistes par les forces de l’ordre.
Les circonstances et les chefs d’accusations ont laissé plus d’un perplexes, voir très inquiets sur la notion de justice qui prévaut actuellement à Madagascar, d’autant plus qu’aucun appel à témoin n’a été effectué au préalable. Les vidéos des chaînes privées, les photos et témoignages de passants, de médecins, de commerçants et de journalistes montrent en effet une autre réalité, ignorée semble-t-il par les autorités de la transition.
La femme du chef de la sécurité de la HCC a dénoncé une arrestation arbitraire.
«Il fallait un bouc émissaire pour tous les crimes perpétrés par la HAT et ces gens ont en trouvé un en la personne de mon mari»
«En tant que directeur de la Sécurité, Ralitera Andrianandraina détient des armes» a-t-elle ajouté
Ce qui est sûr, c’est que la sécurité de la HCC n’est plus assurée. L’ambassadeur des Etats-Unis avait déjà prévenu que la Cour n’avait pas pris sa décision de reconnaître la HAT dans un climat serein. Désormais, alors que les hommes en treillis font la loi, c’est l’indépendance de la HCC qui est remise en cause avancent des observateurs.
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